COMPOSTELLE 2018: JOUR 9 : GRANON-VILLAFRANCA DE ORCA (28 kms)
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du Camino Frances effectué en 2018.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
Dimanche 8 avril 2018.
La nuit a été glaciale, faute d’un duvet adapté.
Je me suis réveillé à 3h du matin, en essayant de couvrir mon drap de soie de fringues pour plus de chaleur.
Je voyais des températures plus printanières, le temps en a décidé autrement.
Mais surtout j’ai commis l’erreur de croire que c’était chauffé partout.
Grossière erreur de débutant !
Je vais vite le comprendre dans les albergues espagnoles ou bien souvent le chauffage est naturel l ‘été et l’hiver aussi.
Tout essayant de bouger un peu pour me réchauffer, j’en profite pour lire quelques messages de mes proches, dont ceux de Marie, ma compagne. Elle s’éclate en qualité d'intervenante sur son séminaire de développement personnel à Nantes.
Je me sens à la fois heureux de voir son envolée professionnelle en tant que "channel", et pourtant triste de sentir nos chemins qui semblent irrésistiblement prendre des directions différentes depuis quelques mois.
Nous avons pris un temps de pause l’un envers l’autre et cette marche sur le chemin va révéler pas après pas, le devenir de notre relation.
Mais je ne le sais pas encore.
En attendant, j’emmène dans un coin de mon coeur notre belle histoire qui, parfois me réchauffe, parfois se déchire en lambeaux face à mes erreurs, aux siennes, qui nous ont amené à cette séparation provisoire.
J’ai mal cette nuit.
Je ne retrouverai pas le sommeil.
La lumière du jour perce les fenêtres embuées et je m’habille rapidement.
Pas de pluie lorsque je me glisse dehors.
Il fait frais et le ciel déploie son manteau de lumière grise sur les plaines environnantes.
Quelques kms avalés en guise de petit dej’ et la provincia de la Rioja laisse la place à la provincia de Burgos. Un café pris dans un bar a Redecilla del Camino et les kilomètres s’enchaînent jamais loin de la N120.
Le parcours peut paraitre monotone pour le regard fixant la ligne a suivre qui se perd à l'horizon en un point inatteignable.
Pourtant, malgré cette nuit, je me sens étrangement bien, comme porté et hors du temps.
Pas de pensées particulières, juste être dans l’instant, dans cette marche avec soi.
Écouter son corps.
Ecouter son âme.
Etre ou Re «Etre»
souvenirs de Beldorado
Est ce la monotonie de la RN 120 ou la douceur des plaines verdoyantes qui m emmène aussi loin ?
Me voici soudainement à BELDORADO avec 16, 5 kms de parcourus.
Un hôtel avec un coin bar "La huella del Camino" dans une ruelle semble m’inviter à une pause pour relâcher le corps.
Presque personne.
Je reste ainsi dans ma quiétude, savourant ce café chaud et mes jambes qui se détendent.
Les rires de 2 jeunes femmes me sortent de ma rêverie.
Je souris en les regardant. C’est bon d’entendre ces rires qui vous rappellent la magie de la Vie.
La moindre petite chose devient belle et vous y accordez de l intérêt , comme ces rires qui viennent illuminer le souvenir de vos pas parcourus.
De retour sur les chemins de terre, je retrouve cette légèreté qui me portera jusqu' a ESPINOSA DEL CAMINO.
Le ciel, de nouveau se couvre de colère. Le vent redevient froid et j accélère le rythme pour arriver à VILLAFRANCA MONTES DEL ORCA.
Ces 28 kms marqueront mon étape pour aujourd’hui.
Dans mes recherches, un superbe hôtel « avec une partie dortoirs» se présente à moi.
l'hôtel "San Anton ABAD.
C est assez incroyable dans un endroit classe de trouver « ce mélange des genres» ( pèlerins et touristes).
En fait, c'est un ancien hôpital pour pèlerins qui a gardé une aile pour nous accueillir a un prix modique.
Les formalités faites, je prends ma place sur un lit en bas et après avoir retrouvé forme humaine parfumée, je fais la connaissance de Robert qui, joyeusement, me fera rencontrer Florence. Tous les 3, avons encore de l’énergie pour aller boire un verre dans le bar local du coin.
Un moment épique ou devant quelques tapas pour déguster, on baigne dans une ambiance surchauffée avec les locaux sur un match de foot. Tous serrés, tous joyeux avec des « OUUH » « AAH », nous allons rire pendant une bonne heure ..
De retour à l’hôtel, nous allons manger un repas du pèlerin « amélioré» dans un cadre génial.
Une old lady suédoise est venue nous rejoindre. Une belle lumière émane de son regard, comme quelqu'un qui ne cherche plus car elle a trouvé ses réponses.
Je vais parler avec elle de sophrologie, de reiki, elle de yoga tout en traduisant pour Robert qui ne parle pas un mot d’anglais.
Une magnifique soirée ou je m’endors rapidement, repu de tous ces instants.
C est cela aussi la magie du chemin avec des rencontres improbables et des lieux imprévus, qui vous font être vous-même.
Vous ne savez pas de quoi demain sera fait.
Le chemin vous le rappelle et vous invite à cette gourmandise de l’instant, à sauvegarder chacun à sa manière ce qui habillera vos souvenirs de demain.
Comme ce pèlerin anonyme qui a immortalisé une pensée d'amour à une mystérieuse lili sur son parcours !!
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Pour les portions :
- pour lire le début du chemin en Espagne " Camino Frances" ici !
- le chemin "Aire sur l'Adour - Saint Jean Pied de Port" ici !
- le chemin " Conques - Aire sur l'Adour " ici !
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