JOUR 23 : TRIACASTELA- PORTOMARIN (41 kms)
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du Camino Frances.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
Dimanche 22 avril 2018
Tôt ce matin, je déroule mes pas sur cette route boisée qui ouvre cette nouvelle journée.
J’ai décidé de m’arrêter à PORTOMARIN, soit une étape de 41 kms.
A ce stade, la distance ne me dérange plus.
Seul compte de bien profiter de tous les moments qui vont nourrir cette journée.
Tout en cheminant, mes pensées vagabondent, tantôt rieuses, tantôt nostalgiques.
Toujours un temps d’introspection ou je vais «également marcher» dans mon jardin intérieur que je trouve plus nettoyé, aéré, avec un arbre de vie fleuri plus printanier.
j’aime les couleurs et les odeurs de ce lieu qui viennent caresser mon âme, même si certains endroits ou, des proches, des personnes que j’aime, ont planté des choses qui réveillent en moi d’autres émotions que j’accueille désormais plus sereinement.
Petite pause café dans un petit bar complètement anodin de l’extérieur, «Bar Casa do Franco »
Sa décoration intérieure est plus typique.
Moi, qui avais demandé hier un signe sur l’abondance, je suis entendu.
L’univers a beaucoup d’humour, non !!
Après les chemins campagnards bordés de hameaux et de prés ou il ferait bon se prélasser, SARRIA s’offre à mon regard.
Traversée par le Rio Sarria, j’apprécie de longer la rivière au gré des rues piétonnes et des immeubles colorés. Quelques murs, taggés de graffitis magnifiques, viennent nous saluer au passage et nous encourager pour les pas à venir.
En montant les escaliers, une jolie petite église "Iglesia del Salvador", m’interpelle.
Envie d’un moment de fraîcheur, mais aussi de me poser pour me recueillir dans ce lieu.
Quelques bancs, un autel en pierre, des murs épurés en toute simplicité, juste un endroit ou des bougies multicolores dansent devant une icône.
Je sors de mon sac la cinquantaine d’intentions de tous ceux et celles qui m’ont écrit avant mon départ et la dépose devant ce présentoir avec ma bougie.
Temps de recueillement, de remerciements pour ce voyage effectué jusque là sans encombre et les messages reçus. Demande de bénédiction pour toutes ces requêtes pour que chacun ou chacune reçoive la réponse qui lui soit la plus appropriée, la plus juste en accord avec les Lois de l’Univers.
Bien que je ne le cite pas à chaque fois, je le fais chaque jour en fonction de mon périple et de mes inspirations pour nourrir d’énergie positive toutes ces demandes.
Je laisse à chacun sa libre interprétation. Personnellement, je le ressens comme cela.
Je passe saluer la personne bénévole qui tient l’office.
Nous discutons en anglais de Compostelle, de signes, de la Vie..
Je suis touché par son engagement, ses qualités de coeur et lui promets de la mettre dans mes pensées de remerciement lorsque je serai à la cathédrale de Santiago.
Un gros hug de sa part et je sors dehors, un peu surpris par tant de générosité de coeur.
Tout en marchant quelques mètres, je repense aux signes en me demandant pourquoi je n’en ai pas eu depuis quelques temps .
Velléité de ma part, remarque très axée sur l’égo.. je m’en rends compte en même temps que surgit cette idée. Je m’entends dire en silence : « quel couillon tu fais parfois ! «
Je suis tellement pris dans mes pensées que j’aperçois à peine ce petit vieux, seul sur ce banc, qui me demande l’aumône.
Je l’ignore et quelques pas plus loin , je m’arrête subitement.
Sans chercher à comprendre, je reviens sur mes pas pour lui donner de l’argent.
Il me regarde et se met à pleurer en me remerciant en vieil espagnol, je comprends juste que la Sainte Vierge me bénisse..
Je reste un peu surpris, lui touche le bras et pars en lui disant ‘ « todo esta bien. Sé bueno y protegido »
Cent mètres plus loin, personne.
Je passe devant le monastère et un homme sort de sa voiture et m’interpelle.
Il me demande en français mon prénom et me dit « bravo Denis pour ce que vous faites.. vous êtes protégé..
J’avoue pendant quelques secondes avoir pensé à une caméra cachée, une blague de radio.
Mais ce n’est pas le cas.
Le gars me dit 2 ou 3 mots, puis repart aussi vite qu il est venu.
Je reste pantois. Waouhhh .. mes guides peuvent être surprenants !!
Certes, cette interprétation est la mienne et vous fera peut-être sourire. Mais je le ressens ainsi, à ce moment.
Le coeur joyeux et en mode jeûne, je repars sur une succession de chemins champêtres, bordés de ruisseaux ou de champs boisés qui égayent mon regard. Passer sous un vieux pont, franchir des petits cours d’eau, admirer des champs verts tapissés de boutons d’or, gravir des côtes ou les arbres semblent vous faire une haie d’honneur ( oui, je m’enflamme parfois :-) ), traverser de minuscules hameaux improbables, tout devient plaisir des lors que l’on est dans cette approche de coeur.
La marche vous y emmène !
Une petite chapelle en bord de chemin, après Peruscallo.
Et dans ce recoin, quelques photos éparses sont posées sur ces petites pierres, souvenirs du passage de chacun.
On peut voir celles de bébés, d’enfants, de femmes, d ‘hommes et de personnes âgées.
Cela me touche toujours de voir au travers de ces photos la motivation de chacun qui marche .Parfois pour demander la guérison d’un proche touché par la maladie, pour honorer la mémoire d’un être aimé, pour soigner ses blessures face au drame, pour ne pas oublier.
J’aime cette dimension d’engagement pour toute personne chère à ses yeux, famille, amis ..
Je me souviens de cet homme, ancien professeur avec quelques soucis articulaires, assis un soir prés de moi à cette table, que j’avais dépassé en journée.
Il nous partageait sa raison d’avoir entrepris de faire le chemin de Compostelle. Suite à ces soucis articulaires, il passait beaucoup de temps sur son canapé. Un jour, sa petite fille répondit cette phrase : « Papy, il a rien de nouveau a me raconter ; il est toujours sur son canapé. »
Alors, il est parti sur Compostelle pour pouvoir la faire rêver de nouveau avec son histoire. Ses yeux brillaient en disant ces mots. Cela m’avait ému et je lui avais dit qu’elle serait fière de son grand père quand il rentrerait.
Il est plus de 16h30 quand enfin je découvre la Borne 100.
Yes ! Voir cette borne, c est de la joie, du bonheur en barres.
100 kms !il me reste 100 kms jusqu’à Santiago.
Je jubile de sentir l’arrivée si proche dans quelques jours.
Cela vous enlève toute votre fatigue, tous vos bobos et vous booste d’ un regain d’énergie.
Ce moment mérite bien une photo souvenir, non !
2 heures plus tard, PORTOMARIN, vêtue de blanc enfin se dévoile à moi, posée sur son écrin bleu.
Je me hâte de traverser le pont qui surplombe le lac O Mino.
Arrivé dans son centre, le brouhaha de cette ville côtière laisse présager un nombre important de personnes présentes pour ces derniers kms dont je vous reparlerai demain.
Voulant éviter cette agitation inhabituelle, j’arpente les rues pendant 20mns pour trouver un hébergement.
Rien ne retient mon attention jusqu’à cette albergue «Pension BOAVISTA », cachée dans une ruelle.
Surprise ! Je retrouve Karsten, mon pèlerin suédois attablé à la terrasse en train de boire un verre.
Il a une chambre avec 2 lits jumeaux, et me propose de m’héberger.
Quelle coïncidence de le retrouver parmi la quinzaine d’hébergements proposés pour cette étape.
Le temps d’une bonne douche, indispensable pour laver toute cette fatigue, de sentir bon dans des vêtements propres.
Nous voici attablés autour d’une bonne bière pour se raconter nos aventures de pélerin.
La ville grouille de monde mais nous n’en avons cure dans ce petit bar restaurant qui nous abrite de cette excitation extérieure.
Douceur d’une soirée qui emmène doucement Portomarin vers les portes de la nuit et d’un sommeil récupérateur mérité pour chacun.
Magie des signes de ce jour qui me confortent que nous ne sommes jamais seuls….
https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/2645
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Pour les portions :
- pour lire le début du chemin en Espagne " Camino Frances" ici
- le chemin "Aire sur l'Adour - Saint Jean Pied de Port" ici
- le chemin " Conques - Aire sur l'Adour " ici
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