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Publié par ulysse92

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15 septembre 2015
6H45. Le réveil est douloureux.
Mes jambes semblent avoir été massées avec un rouleau de pâtisserie.
Une brûlure, côté tibia droit, pique fort dès le matin.
N'ayant jamais connu ce type de douleur malgré toutes mes activités sportives, je vais devoir rester à l'écoute de mon corps et être vigilant.
Je me lève, fais quelques étirements pour réveiller en douceur le reste du corps.
Je revêts mon pantalon de randonnée, dont la couleur bleue fait grise mine, refais la partie haute de mon sac en le coiffant d'une protection imperméable orange, visible a des kilomètres si jamais je ne peux plus bouger.
Au revoir, chambre et couloir désert qui auraient pu servir d'approche pour une rencontre fantomatique.
Je tape au passage à la porte de mon unique voisine pour lui souhaiter "bon chemin".
L'air est frais, le ciel d'un gris pluvieux.
Je vais en face prendre un café croissant au "Café PERRET".
Un café typique de la campagne, avec un comptoir en bois, quelques annuaires sur un coin ou se pelote un chat qui termine sa nuit.
j'échange quelques mots avec la patronne sur le village qui vit difficilement.
Le métier est rude et laisse des traces de fatigue dans le terroir.
Amis randonneurs, gardez en tête que MALBOUZON est une étape possible et permet de faire vivre les petits commerces.
20 minutes de café, c'est bien pour démarrer une journée.
Il est temps de rattraper le GR 65 en passant par "RIEUTORT d'AUBRAC "

Malgé des plaines venteuses, petit clin d'oeil pour demarrer la journée !Malgé des plaines venteuses, petit clin d'oeil pour demarrer la journée !Malgé des plaines venteuses, petit clin d'oeil pour demarrer la journée !

Malgé des plaines venteuses, petit clin d'oeil pour demarrer la journée !

Une route goudronnée de 3 kilomètres façonnée par les vents .
Je suis la distraction des vaches qui me regardent passer comme la curiosité de la journée.
Hormis le chant du vent, rien ne vient perturber cette marche silencieuse.
Peu de monde et je traverse MONTGROS, un village qui semble s'éteindre tout doucement, oublié par le temps qui passe.
De nouveau sur un sentier, je me laisse absorber par mes rêveries sans me rendre compte que j'atteins NASBINALS.
Ce grand bourg plein de commerces respire la vie de campagne, malgré l'empreinte du tourisme.
Un peu frigorifié, je m'arrête prendre une boisson chaude dans un bar trop animé.
Je bois mon café illico et sors sonné, par ce retour brutal à la réalité du quotidien.
Je regarde le ciel menaçant. Réponse immédiate avec le poncho pour la route qui va m'emmener sur 9 kilomètres de montée vallonnée vers " Aubrac "
Le paysage change radicalement.

COMPOSTELLE 2015- JOUR 5 : MALBOUZON - ST CHELY D'AUBRAC (26 kms)

De grands herbages ou paissent des vaches. Rien d autre..
Je pense que Dieu s'est planqué ici pour être au calme face à la turbulence du monde actuel.
Et franchement c'est un bon plan.
Me concernant, c'est une autre histoire.
Le chemin est en pente, bourré de trous. Je souffre lorsque je pose mon pied droit car la brulure s'intensifie brutalement. Le paysage me laisse un goût amer sous le vent et la souffrance.
Cette traversée sera mon purgatoire..
Je rage parfois en doutant du bien fondé de ma démarche mais j'avance en serrant les dents.
je râle en glissant devant ces montées en solitaire qui n'en finissent pas.
Derrière un champ, se cache un autre champ.
Je m'entends dire : c est ça que vous voulez ? Qu attends tu de moi? Que dois je expier ??
En résumé, toutes les litanies classiques lorsque on s'engueule avec le tout puissant.
Lorsque j'aperçois la descente vers Aubrac, je suis heureux car je ne marche pas, je boitille comme un canard.
Ça me fait penser à Charlie Winston : my Life as a Duck.
Je l écouterai différemment désormais.

COMPOSTELLE 2015- JOUR 5 : MALBOUZON - ST CHELY D'AUBRAC (26 kms)
COMPOSTELLE 2015- JOUR 5 : MALBOUZON - ST CHELY D'AUBRAC (26 kms)

J'arrive à Aubrac : 10 habitants.
C'est cher payé pour vivre ici à 1307 m d altitude.
L'hiver ne doit pas être drôle ici, sauf pour une retraite monacale.
Le Café de Germaine est fermé.
Un petit mot pour nous dire qu elle est partie à l aventure . J'adore !
Je vais faire une pause au seul bar hôtel ouvert.
Je suis seul dans mon coin, un couple de randonneurs prennent un café tout en regardant leur prochaine étape.
Je reste une 1/2h a me poser dans la transpiration. Le pèlerin pue parfois, souvent même avec des montées comme celles de l'Aubrac.
Je ne dois pas refroidir. Un petit coup de crédenciale pour le départ et la descente vers Saint Chély d Aubrac ne va pas arranger mon cas.
Malgré l alerte d'hier, je mange sans grande faim un petit sandwich acheté en grande hâte.
La digestion est terrible et je suis à la limite de me sentir mal.
Entre le pied et l envie de vomir, je me demande qui va remporter le match.
Cette fois ci, j 'ai compris.
je jeûnerai le midi pour les étapes restantes.

un peu lugubre, non ?un peu lugubre, non ?

un peu lugubre, non ?

Je vais traverser des lieux à l’atmosphère étrange, aux couleurs glaciales et aux chemins pierreux.
J'atteins enfin St Chély d'Aubrac, heureux d'avoir terminé cette étape.
Il est 17H . je fonce à l'office de tourisme pour faire un tour des logements.
Une petite chambre individuelle m irait très bien.
Après quelques hésitations, j opte a l'instinct pour le bar" LE RELAIS SAINT-JACQUES" tenu par le papy qui cuisine et la fille un peu speed qui fait le service.
Ils ont des chambres dans un gîte saint Jacques situé derrière, à l'écart de la rue.
Chambre 7 ; encore des escaliers pour arriver au sommet mais la chambre est top et spacieuse
Je me douche. Quel bonheur de sentir l'eau chaude glisser sur vos muscles fatigués, tendus.
Un moment d'extase hors du temps. Je me rase pour retrouver forme humaine et je fonce a la pharmacie à l'autre bout du village pour trouver de quoi me soulager
La pharmacienne est drôle, de bonne humeur mais elle ne sait pas trop me donner. Elle opte pour un cocktail à base de Voltaren puissant et de Doliprane pour apaiser cette douleur.

Je remonte doucement vers le gîte et croise au passage Simon le québécois qui a bien marché depuis Saint Privât d'Allier.
On s'encourage et chacun repart à ses occupations.
Le repas se passe dans le calme malgré la présence de randonneurs parlant de leur marche autour de l'Aubrac.
Je suis seul a ma table.
C est bien. Je ne suis pas dans l esprit à faire la causette sur " mortelle randonnée en Aubrac" et profite de ce moment de quiétude pour regarder, écouter les récits qui me parviennent jusqu' à ma table.
21h : le corps est fatigué et je rentre vite me coucher.
Les 2 randonneurs d 'en dessous sont un peu bruyants. Les boules Quies s'imposent.

Une heure après, Morphée met tout le monde d accord.

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