JOUR 25 : SAN XULIAN-A SALCEDA ( 34 kms)
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du Camino Frances.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
J-1 avant Santiago.
Un sentiment de légèreté m’envahit en effectuant mes premiers pas sur ce chemin forestier pour quitter San Xulian.
Je démarre tranquillement car aujourd’hui s’amorce une longue étape de 37 kms; le dernier gros tronçon avant d’arriver à Santiago.
Le tracé est sympathique jusqu’à MELIDE.
Beaucoup de hameaux galiciens, parfois revêtus de chemins pavés, viennent divertir mon regard.
Je prends le temps d’une photo souvenir pour un collègue en passant devant ce panneau pour lui rappeler notre discussion sur le « syndrome de Casanova ».
Je suis d’humeur taquine ce matin.
Le fait de me rapprocher irrésistiblement de mon point d’arrivée me met en liesse avec un avant goût de victoire, d’accomplissement au fur et à mesure que j’avance.
Arrivée à MELIDE.
Déjà 11h du matin avec presque 12 kms d’effectués en 2h.
C’est là ou l’on s’aperçoit de notre propension à avaler des kilomètres sans s’en rendre compte.
Le corps s’est habitué depuis bien longtemps à cet exercice journalier, permettant à l’esprit de vagabonder dans ses espaces privés.
Traversée de l’avenue principale ou je prends le temps de m’arrêter a la chapelle « San Roque » mettre une bougie pour la cinquantaine d’intentions et admirer en sortant la plus ancienne croix ( cruseiro) de Galice. ( Pensez y lorsque vous y passerez ! )
Cette étape est la journée des vallons sous une température avoisinant 25°.
Ne pensez pas que la Galice est plate, c est une légende..
Apres Boente, le chemin pique un peu avec une belle montée qui vient réveiller les mollets.
Peu m’importe, j’en ai monté des côtes depuis le début du chemin.
Ralentir, faire des petits pas, pencher un peu vers l’avant pour garder un rythme sans s’asphyxier ou avoir le contrecoup de l’acide lactique dans les jambes. Éventuellement, démultiplier la charge avec le renfort des bâtons.
Chaque journée a ses difficultés mais aussi ses clins d’œil.
Tout message déposé, quel que soit la forme, est une invitation à un éclairage nouveau, une réflexion, une levée de doute, parfois une réponse qui vient lever une interrogation comme un sourire bienveillant.
Pause fraîcheur sous cette chaleur a « El Pequeno Oasis », une petite baraque de fortune en bois, en bordure du chemin. Occasion de poser le sac, de boire une boisson glacée qui prend des allures de récompense à chaque gorgée.
J’en profite pour reprendre mon « Miam Miam dodo » et regarder le déroulement de mon étape
.
Exceptionnellement, ce soir, je dois retrouver 2 copains pèlerins à « A Salceda ».
Rare pour moi de programmer un stop d’étape, mais c’est l’occasion de trinquer ensemble au J-1, sans penser au lendemain.
Vivre pleinement chaque journée, être dans la joie de l’instant, fêter le moment présent.
C’est une des leçons que m’a apprise ce périple.
Je m’efforce de l’appliquer chaque jour pour habiller de souvenirs mes lendemains.
Le chemin l’après-midi est assez bucolique, malgré la pente de certains sentiers qui me font redoubler d’efforts.
C’est un temps pour soi, pour se nourrir de couleurs, de sons, d’odeurs.
La végétation printanière, la lumière qui glisse entre les arbres, le chant du vent ou du ruisseau, les oiseaux siffleurs ou piailleurs, les lézards ou toute autre bestiole invisible qui se faufile avec un bruit de feuilles mortes dans les talus, les parfums de fleurs, de lichen, de plantes
..
C’est aussi un temps de curiosité dans les villages, les hameaux traversés.
Observer les maisons, leur « habillement », les signes ou symboles parfois affichés sur leurs murs, écouter la vie ou le silence qui y règne, « sentir l’âme « du village.
Dans tous ces mouvements de vie, nous ne sommes jamais vraiment seuls.
Le coeur de la Vie bat à chaque instant à qui veut bien l ‘entendre.
Avant d’arriver à « A SALCEDA » la fin de mon étape, une borne attire mon regard.
« 28 kms ».
28Kms, j’ai l’impression que c’est peu de chose, une distance infime, comme si je pouvais la franchir instantanément et balayer ces quelques heures de séparation entre moi et Santiago.
Le mot « dérisoire » prend tout son sens, devant la somme des kilomètres avalés jusqu’ici.
Mais c »est une joie de sentir cette intense proximité.
Arrivée dans l’albergue touristique "Salceda."
Un endroit très cosy, un peu « ambiance vacances » avec une part dédiée aux pèlerins.
Ça change un peu des dortoirs serrés, du manque de tranquillité, des commodités simplistes ou vétustes parfois.
C’est notre récompense pour nos retrouvailles ce soir.
Un moment de détente, bien sur anglophone, avec Kursten de Suéde et Tony de Manhattan.
Anecdotes, rires, excitation à l’idée du lendemain, et du surlendemain aussi.
Santiago n’ aura jamais été aussi proche dans nos coeurs comme à pied ce soir.
Comme eux, je suis impatient de me lever demain pour ce grand jour.
Ultreia !
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Pour les portions :
- pour lire le début du chemin en Espagne " Camino Frances" ici
- le chemin "Aire sur l'Adour - Saint Jean Pied de Port" ici
- le chemin " Conques - Aire sur l'Adour " ici
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