COMPOSTELLE 2016 - JOUR 2 : MONTREDON-BEDUER - 30 KMS
18 septembre 2016
Lever à 7h après une bonne nuit de sommeil récupératrice.
Après avoir préparé mon sac, je descends prendre un café dans la salle.
Mon colocataire d’une nuit est déjà prêt à partir, tandis que Charlène et sa fille, nos deux pèlerines québécoises, prennent leur petit déjeuner.
Quelques échanges amicaux ou chacun se souhaite « bon chemin ».
La spontanéité de l instant en fait aussi son coté éphémère, ou après avoir ouvert la veille tous ensemble un peu nos cœurs et nos âmes, nous replongeons dans notre silence intérieur sur cette nouvelle journée qui s’ouvre à nous.
Je reste seul à faire mon sac, pour être sur d’avoir mon poncho à proximité car le ciel boudeur semble nous promettre de la pluie.
Je quitte "la Mariotte" sans me retourner, laissant mes jambes reprendre le rythme sur cette route désertée.
Des senteurs de campagne, des odeurs de bois mouilles parmi tout ce silence entre routes et forets m’accompagnent jusqu’à la chapelle de Sainte Marie Madeleine de GUIRANDE.
Une chapelle anodine de l extérieur ou je découvre de belles peintures originelles qui semblent s’accrocher désespérément aux murs pour ne pas disparaitre. Les connaisseurs y verront le taureau de Saint Luc, le lion de Saint- Marc (pardonnez mon ignorance. je l’ai lu moi aussi sur le doc)
Je reste un peu de temps à méditer, à envoyer de bonnes pensées en me connectant à tous ceux et celles que je connais ou pas..
Ces moments là sont des bulles dans mon espace intérieur ou le temps prend une dimension différente.
Eh oui toi, membre de ma famille, mon ami(e), mon(ma) collègue de travail, mon voisin ou le (la) parfait(e) inconnu(e) qui me lit en ce moment, j'ai eu une pensée pour toi.
Les chemins s’enchainent sous la bruine, passant devant la grange de Bord pour dépasser St Félix et St Jean de Mirabel.
Je trouve la route un peu monotone ce matin, peut être distrait par cette sensation de douleur au niveau des pieds.
Heureusement quelques messages égayent la route, comme d’heureux clins d’œil pour te faire sourire intérieurement et te rappeler que tu n es jamais seul sur le chemin.
J’atteins FIGEAC vers 13h sous une pluie fine que je longe en suivant la rivière « LE CELE » qui le traverse de part en part.
Une petite pause sur une place au cœur d’une mini brocante ou je regarde déambuler les gens du coin, comme un spectateur un peu surpris du film de la Vie ici.
Je recroise nos deux québécoises arrivées au terme de leur aventure.
Je leur souhaite chaleureusement un bon retour en leur disant que le chemin continuera à les imprégner encore longtemps après ce périple.
Je regarde mon « MIAM MIAM DODO» et décide de repartir sans savoir ou je m’arrêterais ce soir.
Laissons nous surprendre !
De belles montées, mais rudes, jusqu’ à Faycelles vont me solliciter au delà de mes espérances. Le dos me brule, le corps réclame sans arrêt à boire et les jambes se raidissent davantage.
Je me pose 5 minutes. Que me dit mon instinct en regardant ce nuage d’oiseaux voletant autour de ce toit d’église ? Est-ce le silence dans ce village pourtant très joli ou cette lumière sombre ?
Je remplis ma gourde et décide de pousser jusqu à BEDUER, dernière possibilité.
3,5 kms ou le corps me fait comprendre que je dois trouver un gite pour la nuit.
Ça sera chose faite à "la Soursonnette" , un petit coin de fraicheur ou je reste à discuter du chemin avec le sympathique propriétaire, autour d'un verre de bière.
Ouf ! Il reste une place. Je m’installerai dans une chambre avec 5 personnes.
Même la promiscuité de nos lits m’indiffère tellement je suis content de pouvoir prendre une douche pour me laver de ces tensions accumulées .
Le repas du soir en compagnie de nos Hôtes ( Nadia et Jean-Pierre) est un vrai moment de plaisir et de partage ou la bonne humeur de Jean-Pierre et de son accent chantant nous fera oublier la difficulté du parcours du jour.
C’est aussi la magie du chemin !
La Soursounette, chambre d'hotes et gîte d'étape à Béduer dans le Lot sur le GR65 du chemin de Saint Jacques de Compostelle.