JOUR 16 : BERCIANOS DEL REAL CAMINO - PUENTE VILLARENTE (32 kms)
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du Camino Frances.
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Bonne lecture !
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Dimanche 15 avril 2018
Il n est pas encore 8 heures.
Je suis sorti de ce village, aussi silencieux qu’hier, comme immobilisé dans une boucle de temps sans fin.
Tous les pèlerins semblent être partis très tôt.
Je suis seul et en ligne de mire, un chemin droit devant, en bordure de route déserte.
Le premier quart d’heure est un moment important car il me permet de faire un point rapide sur mon état physique et intérieur.
Chaque jour est différent, et je le vérifie ce matin.
Mon talon gauche me fait mal depuis quelques jours au démarrage, malgré le massage matinal.
Moralement, c est un peu dur.
Cette ligne droite de 7kms, sans rien pour distraire le regard, est comme une invitation à interroger ma propre solitude.
Elle vient, ce matin, me faire douter du sens de cette marche, car l’envie n’est pas là.
Le ciel s'est paré d’un manteau bleu gris d'automne, tandis que le vent vient délivrer ses complaintes.
Voici mes compagnons du matin, qui vont nourrir mon état de doute physique et moral jusqu’ à EL BURGOS RENERO.
Un village calme m’accueille.
Seul le bruit de mes pas semble résonner dans ce silence presque insupportable.
J’ai envie de chaud, d’ambiance et de vie.
Enfin de la lumière, de l’agitation.
Le Bar «LA COSTA DEL ADOBE» va être mon refuge pendant une demi-heure ou, avec un long café et une découverte gustative du «Terriro», mon baromètre de bonne humeur va refaire le plein.
Je fais bien de m’accorder ce moment de douceur, pour me préparer à ce qui va suivre.
A la sortie du village, se profilent 12 nouveaux kilomètres de ligne droite.
J’ai du mal ce matin avec cette sensation de vide que m’inspire le paysage.
Une ligne droite à l’infini, avec un paysage absent, c est comme un horizon sans fin, une éternité de néant.
Cela vous donne l’impression de marcher sans but, d’errer sans savoir pourquoi.
Vous n’attendez plus rien.
Vous rêvez alors de voir un virage, quelque chose qui vienne rompre cette monotonie.
Un virage c’est magnifique.
Sa courbe vient vous surprendre, vous offrir quelque chose de nouveau au regard.
Derrière, se dessine l’inconnu, la nouveauté, la promesse de quelque chose d’autre.
Cette sensation vous fait accélérer vos pas pour raccourcir le délai de cette rencontre.
Je me surprends à faire le parallèle avec notre existence.
Parfois, nous nous endormons sur le confort de notre vie, bercé par un rythme routinier.
Nous nous oublions.
Le manque se fait alors sentir dans ce décor parfait, qui devient alors comme cette ligne droite.
Vous vous rêvez alors à espérer que ce virage arrive.
Mais il ne vient que si vous commencez à marcher vers celui-ci, à l’entrevoir pour lui donner vie.
C ‘est sur ces pensées que j’arrive à RELIGIOS DE LAS MATAS.
Je flâne au hasard de ces ruelles.
Un mur tout bleu, vient électriser mon regard.
Un mur bardé d’inscriptions, à l’écriture maladroite et enfantine, me font sourire.
Quelle douce récompense après ces 12 kms de solitude.
Me voici arrivé dans le bar atypique "le Bar d'Elvis".
La salle est originale et chaleureuse, avec quelques tables vêtues de nappes blanches.
Quelques pèlerins sont attablés dans une ambiance « bon enfant»,.
Les murs sont vibrants de graffitis, de tee-shirts eux-mêmes remplis de mots, tandis qu’une télé semble projeter un film sur le chemin de Compostelle.
Le patron chante tout en te servant ton verre.
Whaouh ! c’est une bulle de bonne humeur, cet endroit.
Anne, une charmante pèlerine, m explique que cet endroit à servi de décor au film
«THE WAY» , d’où le film en boucle sur la télé.
Au fil de notre conversation, elle m explique ses raisons de faire le chemin suite à son activité de psychiatre.
Un beau moment d’échange sur fond musical de Johnny HALLYDAY.
Je repars, le cœur ensoleillé de ce moment dans ce lieu unique.
Bien souvent, le chemin alterne silences, doutes et belles surprises.
Les 6 prochains kms me conduisent à MANCILLA ou je ne m’arrête pas.
Il est 15h? Trop tôt pour moi de poser le sac.
Entre ponts et chemins , mes pas me portent jusqu’à PUENTE VILLARENTE.
Rien qui aspire à s’arrêter, hormis Robert, un copain pèlerin, qui a pris une chambre pour la nuit dans cet endroit : Hostal restaurante AVELLANEDA
Il stoppe demain à LEON.
C’est sa dernière soirée.
Je suis content de la partager avec lui.
Nous allons la rendre joyeuse car nous rirons de bon coeur avec les locaux, malgré nos quelques mots d’espagnol de notre coté.
Ce n’est pas un temps pour se dire «au revoir» mais plutôt pour remercier de ces moments partagés, de ce qui va venir nourrir nos souvenirs de demain.
Alors nous le faisons dans la joie.
Le reste n’est que vagues promesses que nous ne tiendrons rarement.
Seul compte la magie de l instant qui illumine le souvenir !
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Pour les portions :
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