COMPOSTELLE 2018: JOUR 11 : CARDENUELA RIOPICO-BURGOS ( 15kms)
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du Camino Frances effectué en 2018.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
Mardi 10 avril 2018
8h du matin.
Signes extérieurs de météo peu encourageants.
Lumière grise, vitres ruisselantes.
Température : 6°
Devant notre café, nous nous encourageons pour cette nouvelle journée qui ne donne pas envie de se précipiter dehors.
Nos corps semblent se souvenir encore du froid humide d’hier.
Nous rions, plaisantons sur le fait de bien profiter de nos fringues sèches car la douche nous attend.
L’employée semble sourire aussi, mais plus par le fait de voir partir tous ces pèlerins qui ne savent pas parler correctement l’espagnol.
Une fois les ponchos, gants et sacs couverts, la porte s’ouvre sous une pluie fine avec un vent froid qui pique le visage.
Nous avons décidé, Robert, Florence, Marteens, Andreas et moi de marcher ensemble jusqu’à BURGOS pour se stimuler et se donner du courage.
D’abord deux par deux, nous allons vite nous mettre en file indienne pour se protéger du vent glacial, et se relayer tour à tour pour être le premier qui prend tout de face.
Nous avons à peine fait 4 kms que nos chaussures, nos pantalons jusqu aux genoux sont trempés.
Les gants, également mouillés, se révèlent être une protection illusoire face aux morsures du froid.
Pres de l’autoroute A1, nous ne voyons pas la bifurcation vers le bord du Rio.
Vu le temps, nous n ‘aurions même pas profité du paysage.
Nous voici engagés vers la voie industrielle, sous ce ciel noir de pluie qui ferait chuter le moral à plus d’un pèlerin.
C est moche, il pleut des cordes et il fait froid.
Villafria pointe ses premières maisons 3 kms plus loin.
Un bar routier, lumineux semble nous apparaître tel une terre promise pour une pause café.
5 personnes trempées qui débarquent, c est comme un coup de tonnerre dans ce bar désert ou la serveuse sursaute. Nous venons de mettre un terme à sa quiétude matinale.
Une fois les sacs, les ponchos tombés, nous nous installons pour se chauffer les mains auprès d’un poêle.
Oui, ami (e) lecteur( rice) , tu assistes en direct à un miracle.
Un miracle peut prendre de multiples formes.
Ici, c 'est la présence inattendue d’un poêle face à l’apocalypse extérieure.
Un poêle, Ça te réchauffe les mains, les fesses et les langues qui se délient.
Le temps s’arrête alors pour figer le bonheur de nos mines réjouies devant cette tasse de café.
Ragaillardis, nous nous relançons à l’assaut de BURGOS.
Pas de miracle coté météo.
8 kms nous séparent de sa cathédrale.
Le chemin n est que la suite d’une grande double voie, bordée par des parcs industriels.
Rien dans ce paysage ne peut me distraire de l’objectif.
Mon esprit reste fixé sur une chose : avancer, en oubliant tout le reste.
Chaque pas occupe désormais mes pensées et mobilise mon énergie.
10h21
Se dresse devant moi enfin le panneau officiel de la ville : BURGOS.
La température est tombée à 0°.
Mon poncho est parsemé de neige fondue, de glace.
De nouveau, une pause café pour se réchauffer et faire le point de l’étape.
Encore moins de 4 kms pour s’immerger dans le cœur de la vieille ville ou chacun souhaite s’arrêter pour la visiter.
Terminer une étape en milieu de journée serait une première pour moi.
Malgré l’envie impétueuse de poursuivre plus loin, la météo, la fatigue m’incitent à un temps de récupération mérité.
Nous nous dispersons, et j’arrive avec Andreas à l’albergue municipale de Burgos.
Un véritable centre à pèlerins, de 150 places ou tout est agencé, ordonné pour gérer cette foule.
Je suis toujours impressionné par cette organisation millimétrée, avec de bonnes prestations pour un prix modique de 5€.
Nous prenons possession de notre lit dortoir et chacun part s’occuper de soi avec les options douche, lavage, séchage.
Me voici enfin présentable, frais, parfumé .
Le soleil a finalement chassé en milieu d’après midi tous ces mauvais souvenirs météo.
Me voici devant la cathédrale Sainte-Marie.
Elle me fait penser à une grande dame protectrice parée de ses habits de pierre, venant bercer le cœur de la ville.
C est un magnifique ouvrage gothique du 16ème siècle, considérée comme la 3ème plus imposante cathédrale d’Espagne.
J’ai toujours eu une préférence pour l’approche gothique, donnant la part belle à la lumière avec de plus grandes ouvertures, des voûtés en ogives qui attirent l’œil.
Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à lire ce petit post très accessible, ici.
Peu de monde à l’intérieur, ou je profite pleinement de cette invitation à la contemplation en déambulant entre les chapelles latérales, admirant l escalier doré , le retable et les ornements d’ogives.
C est un temps ou je me pose dans le silence, pour envoyer de belles pensées à tous ceux et celles qui sont dans mon cœur, en terminant part cette enveloppe contenant toutes ces intentions.
Au risque de vous décevoir, je ne suis pas guidé par une religion, mais je crois à la force insoupçonnée de l’intention et à l’énergie des lieux.
Tout est vibration et il se suffit de se relier à celle ci pour en sentir la force.
Alors les synchronicités arrivent…
Je ressors rechargé de ce moment et laisse mes pas me perdre dans la visite de la vieille ville.
Les ruelles se déroulent devant moi, pour nous offrir leurs plus beaux présents : des places immenses, des échoppes, des boutiques, ou se mélangent parfums du passé et souvenirs pour touristes.
Il aurait été dommage de ne pas profiter en solo de cette immersion dans le coeur de Burgos.
Mes amis pèlerins m’attendent autour d’un verre pour se raconter notre lieu d’étape, notre journée.
Chacun a pris un endroit différent pour dormir.
Nous sommes proches tout en gardant cette bulle de repli pour être toujours avec soi mème.
Ce soir, ce sera soirée « fricassée de calamars à l’espagnole» pour tout le monde.
D’autres pèlerins sont venus se joindre à nous.
Les verres vont s’entrechoquer, les rires se mêler pour mettre de la couleur sur cette matinée épique.
Le couvre-feu étant à 22 heures 30, je me hâte de rentrer pour retrouver un sommeil mérité.
En repensant à ce moment de partage, je m’aperçois qu’on se quitte en ne sachant pas si on se recroisera.
Seul le présent compte, pas de projections sur le lendemain.
Nous sommes là pour dépasser notre passé, simple ou composé, seul le présent nous appartient pour semer les graines d’un futur plus que parfait .
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