COMPOSTELLE 2016 : JOUR 13 - EAUZE - ARBLADE LE HAUT : 24 kms
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du chemin de Compostelle.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
28 septembre 2016
La lumière du jour glisse sur les murs de ma chambre pour venir me caresser les paupières.J'émerge doucement.
J'entends le bourdonnement des cloches de l'église qui battent le rappel du temps.
Déjà 7 heures.
Je m'habille rapidement, récupère mes vêtements lavés et finalise mon sac en moins de 10 minutes.Je descends prendre un café et échanger longuement avec Laurence, la propriétaire du gîte.
Il y a des endroits ou vous vous sentez tellement bien, ou l’accueil du lieu vous enveloppe d'une chaleur ineffable, que partir soulève un pincement au cœur.
C est ce que je ressens, ce matin, en fermant la porte derrière moi..
La lumière est déjà vive avec un ciel bleu, promesse d'une belle et chaude journée.
Mes pas me font traverser cette rue qui n'est pas sans me rappeler agréablement mes abus de bonne chère hier soir.
Ne croyez pas une seule seconde que je culpabilise de cette aventure gastronomique.
Ce n est pas le cas :-)
Je repasse devant cette fameuse place de l'Armagnac et quitte à regret EAUZE, comme une sensation étrange de quitter cet endroit en laissant une 2ème fois une empreinte en moi.
Allez ! on se reprend car le chemin est taquin ce matin si je ne fais pas attention !
Le rythme est pris sous ce ce soleil grandissant qui sera mon compagnon de route toute la journée.
L'alternance de routes goudronnées et de chemins entre les champs de maïs ou de coteaux de vignes vient jalonner mes 11 prochains kilomètres jusqu à MANCIET
La nature me porte, mes sens s'enivrent des odeurs, des sons et des couleurs du ciel.
Tout est beau ce matin et propice à une rêverie tranquille sur la musique de mes pas.
Plus j'avance dans cette rêverie, et dans ce lâcher prise, plus les images apparaissent avec force.
Comme mon ombre que je perçois sur le chemin, je prends soudainement conscience que, bien souvent, je n'ai été que le reflet de moi-même ; la partie de moi que j'ai bien voulu montrer aux autres, cachant l'autre partie par fausse croyance, peur de monter ma vulnérabilité ou de ne pas garder le contrôle sur ma vie.
C 'est sans appel et pourtant vrai.
je déteste par moments ces éclairs fugitifs de conscience qui viennent gâcher le paysage intérieur
Mais un chemin en solo est un chemin qui vient faire grincer des portes dont on croyait avoir perdu définitivement les clefs.
Accepter de les ouvrir permet ensuite de découvrir ensuite d'autres trésors cachés comme cette rose, du moins ça me semble le plus juste en cet instant.
Je traverserai vite le village de 800 âmes, hormis un temps pour remplir mes gourdes d'eau prés de l église.
Eh oui, ami lecteur, amie lectrice, sache qu'en randonnée tu trouves bien souvent un point d'eau prés de l’église ( pour arroser les plantes venant honorer les tombes de nos défunts)
Je ne m'attarde pas pour manger, jeûnant en journée.
Prochaine étape : NOGARO,10 kms plus loin.
Quelquefois je souris sur le chemin , car les signes peuvent être très clairs comme dans la Vie.
Après plusieurs kilomètres, je fais une grande rencontre virtuelle avec le méridien de Greenwich.
Le fameux méridien " origine",qui démarre en France par le Calvados ( mon département de naissance) et qui la quitte au niveau des Hautes Pyrénees.
Enfin un signe qui me permet de sortir de la longitude zéro depuis ma naissance.
Non, je blague là :-)
Nogaro, nous voilà.
16h30 .
Je me pose un peu sur un banc pour réfléchir ou je vais aller dormir cette nuit en feuilletant mon miam miam dodo qui, lui a souffert un peu du voyage.
J'appelle l'Arbladoise qui me parle instinctivement.
Ok pour une chambre en demi-pension.
Je repars et croise de nouveau une femme avec son âne, et ses deux enfants qui l'accompagnent en pause " fraîcheur." que j'avais croisé plusieurs jours avant.
Le petit garçon m interpelle, très curieux et me pose plein de questions.
Pour le remercier, je lui donne une de mes belles pierres décorées artisanalement par Agnès, en lui demandant de la retourner pour découvrir le message "magique spécialement pour lui" quand je serai parti au loin.
50 mètres plus loin, j'entends la voix de ce petit gardon me crier " Merci monsieur.. elle est trop belle cette pierre"
Je souris sans me retourner.
Enfin je pose mon sac à l'Arbladoise, une grande maison de maitre fin 19ème.
De nouveau, j'ai une chambre pour moi tout seul.
Le luxe !!
Le temps d'une douche prolongée pour pacifier mon corps endolori et je fais le tour de ce grand jardin ensoleillé ou je lézarde en noircissant quelques pages de mon carnet.
Ce soir sera une grande tablée de pèlerins, de randonneurs venus de tous les horizons.
En face de moi, un homme raconte l'histoire d'un petit garçon rencontré cet après-midi à NOGARO à qui on a offert une pierre magique !!!
Je souris intérieurement sur ces beaux instants de magie qu'on peut donner parfois.
En allant me coucher, je repense à ces mots griffonnés sur une palissade en bois dans le jardin que le temps effacera.
Nous sommes comme ces mots : une trace temporaire dans un instant d’éternité.
Savourons ce moment pendant que nous le pouvons !
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