COMPOSTELLE 2016 : JOUR 12 - CONDOM-EAUZE : 35 kms
Bonjour,
J'ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle étape du chemin de Compostelle.
Dans cet article, vous pouvez cliquer sur les mots en gras soulignés qui vous emmèneront vers un site pour plus d’informations :-)
Bonne lecture !
Retrouvez moi sur ma page Facebook : quelques pas sur le chemin :-)
27 septembre 2016
6h20 annoncent mon retour à la Vie pour une nouvelle journée.
Mon sac est prêt en quelques minutes, et après les usages de toilettage, je descends prendre mon café avec Fabienne, la propriétaire.
Ce café reconnecte mon corps engourdi par la fatigue et nous échangeons sur ma pratique du reiki, conversation un peu inhabituelle des le matin mais riche en partage pour chacun d'entre nous.
Il est temps de partir.
Je remercie Fabienne pour son accueil chaleureux,et je sors à l'air frais.
CONDOM s'éveille doucement et je traverse les ruelles piétonnes désertes pour traverser le pont surplombant la Blaize et marcher un peu à ses cotés.
Le soleil s'est drapé d'un manteau de brume, sur fond de ciel bleu un peu comme mes pensées qui survolent la journée d'hier.
Je me sens plus calme, sentant mon paysage intérieur en jachère après cette tempête.
Tout semble en friche mais cela laisse de la place pour reconstruire.
Des actes seront à poser, des choix seront à faire.
Un nouveau regard est en train de naître au fur et à mesure que je pose chacun de mes pas.
Je ne marche pas pour marcher, mais pour aller à la rencontre de ce que je dois être vraiment.
J espère y arriver.
5 kms plus bas, entre routes et chemins, un panneau nous propose un petit détour supplémentaire de 2,5 kms en raison des travaux sur le pont d'Artigues.
Cela me fait sourire intérieurement en pensant que ce ne sera pas le dernier détour que me proposera chaque jour de ma Vie.
Le temps est estival, transpirons gaiement !
Je découvre l’église romane de Vopillon du 12ème siècle, qui fait l'objet de travaux de restauration pour remettre à jour les peintures.
Un moment de silence dans cet endroit, qui a servi parfois d endroit pour stocker du foin.
A défaut de spiritualité, l'homme a le sens pratique.
De nouveau dehors, je profite de me poser sous ce grand arbre majestueux ,témoin silencieux des innombrables saisons passées.
Ah! si tu pouvais parler et me raconter l'histoire de ce coin désormais sans âme qui vive pour venir profiter de ton ombre !
Me voici vraiment au plein cœur de la Ténareze, avec ce mélange harmonieux de prairies aux cultures intensives et exploitations viticoles, sur lesquellles viennent se dresser des maisons de maître gascones.
Il fait chaud, et je déroule tranquillement sur ces 11 kilomètres longs d'une route plate qui laisse le temps à la rêverie.
Peu de monde, hormis 3 randonneurs que je vais dépasser et abandonner dans mon sillage en quelques virages pour retrouver de nouveau la tranquillité du chemin.
Les signes deviennent ici plus colorés, et je croise souvent des coquilles de multiples couleurs qui viennent me surprendre dans mon silence.
EH oui ! me voici a Montréal !
Non, pas de téléportation mais un village fort sympathique dont le nom n'est pas sans me rappeler mes voyages au Québec.
J'ai une pensée chaleureuse pour Charlène et son amie, deux québecoises rencontrées à MONTREDON, peut-être reparties sur le chemin depuis ce moment ou j'écris cet article.
Je passe par le centre du village, trouve un point d'eau et me repose 15 mns au soleil, pour apprécier la vue sur cette place ou quelques marcheurs font leur pause déjeuner entrecoupées de rires.
Comme je jeûne en journée, je décide de reprendre la route avant de réveiller cette envie de lui piquer son sandwich au jambon de pays.
2 heures plus tard avec 8kms de plus dans les jambes, je recroise sur l'ancienne voie ferrée
l'un des 3 compères du Nord rencontrés depuis 2 jours.
IL avance bien avec ses 2 bâtons et son 1 mètre 85 m'oblige à augmenter l'allure pour rester à ses cotés pour discuter.
Nous nous arrêterons à " la CASA d'ELENA" de LAMOTTE qui affriche complet.
Ma prochaine et dernière étape sera donc EAUZE.
6 kms restent à a parcourir et j'accuse un peu la fatigue dans les jambes avec des pieds gonflés.
L'opération " Grand Air" s'impose avec retrait de chaussures, pieds au soleil avec massage et chaussettes propres. Le patron de la Casa d'Elena est sympathique et les blagues fusent.
Je regrette mème qu il n'y ait plus de place.
Je reste confiant. Une bonne chambre m'attend. Je ne sais pas laquelle mais je " sentirai sur place"..
15 mns après,sac sur le dos, pieds revigorés, je salue tout le monde et repars, détendu, sous le soleil.
Je fais ces derniers kms avec un pèlerin d'une soixantaine d'années. Il porte avec lui le poids d'une tristesse qui assombrit son être et j'avoue que je n'ai pas envie d'en savoir la raison.
Alors nous marcherons en silence sur très bon rythme jusqu a l'entrée d' EAUZE.
On se souhaite un bon camino et je passe à l'office de tourisme voir les chambres disponibles.
" LOU PARDALOU" m interpelle et je les appelle ausitot pour avoir s il y de la place.
Réponse positive.
Je fonce au gite et fais la connaissance de Laurence, qui me met immédiatement à l'aise, comme une amie que l on n aurait pas vue depuis longtemps.
Et de surcroît, j'ai un lit ou je serai tout seul.
Le bonheur est fait de choses simples.
Avoir une chambre ou l on peut s'étaler sans avoir a se soucier des autres, du bruit, ou des ronflements des voisins devient délicieux.
Après une douche "massage" et des vêtements propres, Il est temps d'aller se restaurer.
Place de l'Armagnac, je tombe sur un restaurant en extérieur avec vue sur l église illuminée, " LOFT CAFE.
Je suis en plein GERS et mes papilles salivent devant cette avalanche de produits régionaux à des prix dérisoires.
Une fois n'est pas coutume et je vais me faire plaisir.
Un repas à la hauteur de cette longue journée ou regardant l église se parer de ses habits de lumière, j' hume la douceur de cette soirée.
Toute la fatigue est derrière moi, et je vis pleinement l'instant présent, heureux de sentir cette tranquillité se diffuser dons tout mon corps.
Je ne pouvais finir cette soirée sur cette place sans déguster uniquement pour cette occasion, le nectar de ce pays :un pur armagnac vieilli en fut de chêne.
En dégustant ce breuvage, on me souffle ces mots de cette fameuse devise des mousquetaires : "Tous pour un, un pour tous"
"Par la Gascogne qui vit naitre d'Artagnan
Par le vin de nos coteaux qui donne notre Armagnac
Par tout ce qui fit grand notre pays
En héritier spirituel du chevalier de Natz, comte d'Artagnan
Je jure de toujours respecter cette eau de vie merveilleuse qui a nom Armagnac
Source de toutes les vertus viriles
Et de tous les enthousiasmes féminins"
Et ce soir, aprés ce doux nectar, tout devient poésie dans cet éclat de lune qui m'accompagne l sur le chemin du retour !
Bonne nuit, amis lecteurs et lectrices !
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vous pouvez retrouver le début de cette partie du chemin "Conques - Aire sur l'Adour" ici !
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