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Publié par ulysse92

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Chaleureusement
Denis

23 septembre 2016

Après une bonne nuit de sommeil dans cette maison de maître " Aube nouvelle" , le jour se dessine à l'horizon derrière cette vieille fenêtre aux multiples carreaux, témoins silencieux des innombrables jours et nuits qui glissent sur cette colline.

Après le rituel du sac, je m'habille léger et enlève mes semelles de mes chaussures de rando pour laisser plus d'espace aux pieds. Révélation du matin pour peut-être plus de confort en journée.

Je vais prendre le temps d'une tasse de café avec Thierry, en train de gouter toutes les confitures maison. Nous échangeons nos numéros de téléphone car nous ne sommes pas sûrs de nous recroiser aujourd'hui.

Thierry part devant moi, son chapeau de baroudeur sur la tête et ses bâtons de randonnée en action.

Je le laisse partir  savourant une dernière tasse de café devant le perron de la maison ou les premiers rayons viennent saluer la façade.

Sac à dos en action,  je démarre lentement, appréciant déjà cette nouvelle journée ou je sens mon corps plus frais, plus reposé.
 

Je me retourne une dernière fois pour saluer cette maison posée sur ce vallon, telle une vieille dame assise sur sa chaise regardant passer inlassablement les pèlerins depuis fort longtemps.

La traversée de DUFORT-LACAPELETTE   est rapide pour avancer sur des petites routes paisibles jusqu'à St Martin avant de retrouver le plaisir des sentiers.

J'ai déjà rattrapé Thierry, assis dans un fossé qui semble affairé avec des photos sur son téléphone.
Je souris et lui dis " on se revoit à Moissac ?"
Sous son chapeau de baroudeur, son front se plisse en guise d'interrogation.
j'aurai déjà disparu derrière ce bosquet d'arbres avant de connaître la réponse.

La marche porte à la rêverie, le tumulte du mental s'est apaisé et une connexion imperceptible avec tout ce qui t'entoure éveille tes sens.
J'aime ces chemins façonnés comme une trouée dans la verdure, ou la Nature daigne nous laisser passer, tandis qu'au loin se dessine une porte imaginaire vers l'inconnu.
Plus de notion de temps.
Tu marches seul sans l être vraiment car cette vibration vient t'envelopper d 'une belle émotion de plaisir. Cette sensation d être vivant, relié a tout  est un de ces moments magiques que j'aime sur ce chemin.

Cette réverie me fait parcourir 12 kms  lorsque j'arrive à MOISSAC.
La traversée pour arriver au centre ville me semble interminable sous cette chaleur et me ramène à la réalité.

Enfin, j'arrive sur une belle place ou se dresse fièrement l'abbatiale de Moissac,  vieille de 10 siècles et inscrite au Patrimoine mondial de L'Unesco.
Avant d'aller la visiter, je me pose dans un bar pour me rafraichir.
Les degrés sont là et je m'accorde une bière fraîche légère pour le plaisir des sens.
Thierry arrive 1/4 d'heure après. Le fait de l'avoir dépassé l'avait remotivé pour me rattraper.
IL s'arrête là pour aujourd'hui sur une petite étape pour visiter Moissac.
Cette fois-ci ,on se dit vraiment au revoir, et ce moment me laisse une émotion, nourrie par une sensation étrange de fermer une parenthèse amicale dans la boucle du Temps.

COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kmsCOMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kmsCOMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms

Impossible de quitter MOISSAC sans prendre le temps de visiter son abbaye, et son cloître vieux de 1000 ans, qui répertorie sous formes de gravures sculptées les scènes de l'ancien et du nouveau Testament pour les plus fervents.
Je ne suis pas spécialement réceptif en général, mais le cloître est de toute beauté et  invite au calme.
Je passe du temps à observer les lumières en fonction de l'endroit, sentir l'atmosphère du lieu en imaginant les moines à cette époque, écoutant ces moments de silence car j'ai la chance d'avoir peut de touristes aujourd'hui.

 

 

COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms
COMPOSTELLE 2016 : JOUR 8  - DUFORT LACAPELETTE - AUVILLAR : 36,5 kms

Le temps passe vite, et je sors du cloitre, un peu étourdi de cette pause.
Impossible pendant 10 mns de retrouver le chemin, les signes du GR. Je tourne en rond, comme un pèlerin déboussolé.

Enfin, je reviens sur mes pas et je repère le tracé qui m invite au départ de MOISSAC.
Le sentier se fait le long du canal de halage et c'est bien agréable, vu les températures estivales.

Je ne sais pas encore ou je compte m'arrêter ce soir, aussi j'accélère un peu le rythme pour gravir une bonne montée vers BOUDOU, puis MALAUSE.

Tout est complet, et je sens l'aventure qui commence à pointer le bout de son nez.
Prochain arrêt : POMMEVIC
Petit village désert ou le seul hôtel est fermé pour vacances.

Après avoir rempli ma gourde près de l'Eglise, je me pose 5 mns et examine les possibilités
Cela fait 31 kms que je marche. Il est plus de 19H30 et la lumière du jour faiblit en même temps que moi.

Reste AUVILLAR à 5 kms.

5 kms à faire rapidement mais avant je dois m'assurer d'un endroit pour dormir.
J'enlève l idée des gites ou cela risque d'être complet et ils auront tout pris leur repas.
Je vais faire une entorse à mon budget mais je me rabats sur le seul hôtel d'Auvillar, un peu cossu qui me confirme qu' il lui reste une chambre.
Je suis fatigué ; mon corps est endolori et le mental est en berne.

"Allez, c es toi qui l as voulu en te laissant porter chaque jour !"

"Un peu de confort te fera du bien" "Tout a un sens, tu le sauras en temps !"

J'ai hâte de finir cette journée.
Je décide de courir avec mon sac à dos pour aller plus vite, avant de tomber dans la nuit noire. Mes muscles claquent, mon dos se tend mais je vais maintenir le rythme pendant ces 5 derniers kilomètres ou je vois de moins en moins bien, et les quelques voitures me frôlant, également.

Mon corps entier souffre en montant cette dernière pente qui ouvre sur une place circulaire d'Auvillar de nuit.
Trempé, le visage décomposé, j'arrive à l'hôtel qui m'accueille très sympathiquement, vu la tête de vainqueur (ou de vaincu !) que j'affiche.
La chambre est spacieuse, je me déshabille rapidement pour laver mon corps de ses odeurs, de ses douleurs, pour renaitre sous une forme plus humaine.

je vais diner seul autour d'un repas bien copieux et en notant mes sensations du jour.
Etrange journée faite d'imprévus, pour m'emmener plus loin aux limites de mes possibilités.
Sensation de ne pas être à ma place dans ce lieu mais dont je vais profiter en silence.

Je monte vite me glisser dans des draps, ou malgré la torpeur qui m'envahit, mon corps entier n'est que douleur. Dans cette sensation tout entière de douleur et de bleu à l'âme, je m'endors sur ces quelques mots :

" Ne cherche pas à voir le chemin , regarde juste ce qu' il a à te montrer " 

 

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