COMPOSTELLE 2016 - Jour 4 : GITE D’ETAPE DE DALAT – LALBENQUE : 26,5 kms
20 septembre 2016
Sommeil profond sans souvenir de rêves.
7h : Réveil en plusieurs phases : lever de paupières, notion de temps, premières sensations corporelles.
Petite toilette du matin mais surtout massage des pieds, huilage, sparadraps et café pour terminer la préparation.
7h35 : Je salue tout le monde déjà présent. Quelques encouragements pour ce jour qui s’annonce.
Je serai le dernier à partir avec la traditionnelle photo souvenir de Dominique pour son album souvenir.
Une belle lumière du jour accompagne mes premiers pas pour m’amener rapidement vers LIMOGNE EN QUERCY que je traverse nonchalamment, apercevant quelques pèlerins autour d’une tasse de café.
Je passe rapidement mon chemin, content de m’être arrêté hier soir à Dalat ou je suis resté dans cette énergie particulière, qui vous donne l’impression de vivre un moment unique.
Je me souviens d’être sorti regarder ce ciel tissé d’étoiles que l’on ne peut voir en région parisienne et de gouter ce silence que la Nature orchestre de temps à autre.
Mes pas m’ont amené déjà hors de Limogne en Quercy et je marche à travers des sentiers boisés qui me portent à la réflexion.
Je me sens à la fois tellement vivant et si loin de ce que je suis vraiment.
Mes pas s’enchainent, tandis que mes pensées se déroulent sur le fil de ma vie, distraites par la configuration étrange des chemtrails dans ce ciel bleu.
12 kms se passent ainsi, entre rêveries, pensées diverses et contemplation du paysage sur ces chemins pittoresques, le village très calme de VARAIRE.
Avant d’arriver à Bach, une boite à lettres sur un mur de maison ou l’on peut prendre un livre pour le voyage ou en laisser un pour les autres. Belle initiative pour les pèlerins en soif de lecture !
Bach, petit village de 172 âmes avec un petit restaurant, son église et un point d’eau pour les gourdes.
Tant mieux car il fait soif !
Les températures sont estivales et j’en profite pour m’asseoir cinq minutes, contemplant cette place et des collègues pèlerins croisés hier soir en mode ravitaillement.
Je ne ressens pas le besoin de manger et préfère jeûner le midi comme j’avais prévu initialement au début du périple.
Je reprends très vite les sentiers boisés, avec de belles montées pierreuses qui réveillent le corps.
Il fait lourd et mes pieds chauffent .
Je ne prends pas la variante vers le couvent de VAYLATS et trace directement vers le Mas de VERS.
Je croise à ce carrefour un pèlerin assis sur le fossé, le regard un peu perdu
Je lui demande si tout va bien.
Il attend une voiture pour l’emmener au gite d’étape. Ses jambes lui font mal.
Je ne sais pas encore que je le retrouverai bientôt sur le chemin pour connaitre son histoire.
Je continue ma route, mais sens après 150 m que ça ne va pas.
Effectivement, c’est la mauvaise direction.
Je reviens sur mes pas et cette fois prends le bon sentier.
Cette route bitumée de 3,2 kms va me sembler interminable avec ses lacets, ses voitures surgissant soudainement.
Mes pieds me font franchement mal mais ce soir je m'arrête à LALBENQUE retrouver une amie thérapeute rencontrée dans le cadre d'une formation en constellations familiales.
Enfin, les premières maisons apparaissent et je rentre dans le village.
LALBENQUE, le village réputé pour son marché aux truffes.(j’avoue ! je ne le savais pas non plus !)
je m'arrête dans un bar pour m'autoriser une bière fraiche, quitter mes chaussures pour laisser revivre mes pieds et m'apercevoir que j'ai perdu ou oublié mon chargeur quelque part.
Heureusement, le barman en a un à me prêter et je peux recharger mon téléphone.
C’est mieux pour lire l’adresse sauvegardée sur le téléphone et prévenir mon amie que je suis arrivé.
Je retrouve Viviane, ou nous passerons de longues heures à refaire le monde et parler de Compostelle, thérapie et sens de la Vie.
26 kms sous le soleil, ça vous assomme assez vite et je prends possession de ma chambre, une grande pièce qui sert de lieu de méditation pour des groupes.
L’énergie est présente mais douce et je m’endors assez vite
Je me souviens la nuit d’avoir demandé tout haut à des femmes habillées en nonnes qui riaient de faire moins de bruit.
Viviane me dira en riant le lendemain que ce bâtiment était habité avant par des religieuses.
Le chemin, ça vous reconnecte fort !